Avec l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, une injustice est enfin réparée

Publié le par anonyme

 

Cette reconnaissance met en lumière ce qu’il y a de meilleur dans la nation française.

 

Une injustice enfin réparée, car Missak et Mélinée Manouchian symbolisent par leurs parcours, leurs idéaux et leur courage, tous les emblèmes d’une nation ouverte et fraternelle basée sur des valeurs républicaines universelles.

 

Une nation, il faut le souligner, à l’exact opposé de celle voulue par l’extrême droite et tous les porteurs de haine, obsédés qu’ils sont par les différences d’origines, les couleurs de peau et les soi-disant races.

 

Au moment d’une dangereuse progression du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie, il n’est donc pas inutile de rappeler que lorsque Missak Manouchian manifestait pour la république, l’extrême droite quant à elle, essayait de la renverser.

 

Aujourd’hui, en faisant entrer au Panthéon ces deux militants communistes et responsables CGT, tous deux rescapés du génocide arménien et membres des FTP-MOI, la République Française reconnaît enfin et officiellement, le rôle déterminant tenu par les étrangers, résistants au fascisme et au nazisme.

 

Elle démontre avec force, que Missak Manouchian et tous ses camarades venus d’horizons différents étaient des internationalistes venus perdre la vie en France, parce qu’ils luttaient pour un idéal de justice, de paix et de liberté.

 

Activement recherchés et traqués tant par les forces allemandes que par les policiers affectés à la Brigade Spéciale anticommuniste, ils sont arrêtés, torturés et exécutés.

 

Rapidement, une affiche est placardée sur les murs des villes et des villages de France pour assimiler les membres du groupe Manouchian à des terroristes anti France.

 

Mais cette propagande odieuse eut sur la population un effet contraire car chaque nuit, des mains anonymes déposaient des fleurs sous les affiches et collaient des bandeaux sur lesquels on pouvait lire : « Morts pour la France »

 

Ainsi, l’affiche rouge, censée justifier les exécutions, devint un emblème de la résistance.

Dans une dernière lettre à Mélinée, Missak Manouchian écrivait :

« Je vais mourir à deux doigts de la victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »

 

Cette entrée au panthéon est donc une heureuse réponse qui se doit d’être poursuivie par un combat sans relâche contre la loi immigration qui porte en elle de graves atteintes aux droits humains, notamment envers celles et ceux qui sont contraints à l’exil car ils doivent fuir les guerres et les dictatures.

 

Les combattants de la liberté, termes choisis par Missak Manouchian dans sa dernière lettre, fut le premier nom du Mouvement de la Paix issu de l’association « les combattants de la liberté » créé le 22 février 1948.

Un mouvement né de l’après-guerre et créé par des résistants, pour combattre inlassablement les conflits et les folles dépenses d’armement, notamment les dépenses nucléaires.

 

80 ans après, à nous de faire en sorte que ce 21 février soit un jour symbolique pour honorer la mémoire des résistantes et résistants « étrangers et nos frères pourtant » comme l’a si bien écrit Louis Aragon dans un admirable poème.

 

80 ans après, à nous de continuer les luttes pacifistes afin que la non-violence l’emporte sur la barbarie comme en Ukraine, en Palestine, dans le Haut-Karabagh et malheureusement dans une cinquantaine d’autres pays en guerre.

 

80 ans après, à nous de rester fidèles aux idéaux de Missak Manouchian, en poursuivant les luttes pour que notre pays soit toujours plus un pays de libertés et de paix, une nation solidaire et généreuse, mais aussi une terre d’accueil ou chacune et chacun aurait les mêmes droits.

 

Car 80 ans après, le verbe résister se conjugue toujours au présent.

 

Le Mouvement de la Paix
Le 22 février 2024

 

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