Intervention du Mouvement de la Paix au repas du 1er Mai à Tulle

Publié le par anonyme

nous étions présents le 1er mai au repas du PCF Tulle sur le thème de la paix, avec 80 participants, voici le texte de l'intervention et la captation filmée ; celle-ci porte essentiellement sur l'augmentation des dépenses militaires et la mise en place d'un esprit de guerre dans la société.

Les annonces de Macron en matière de budget et d'augmentation de dépenses militaires sont particulièrement inquiétantes ; depuis le début de l'année on évoque une augmentation de dépenses militaire pour qu'elles arrivent à un seuil de 5 % de produits intérieur brut cela équivaudrait à 125 milliards d'euros par an au lieu de 50 milliards environ d'aujourd'hui.

L'un des arguments de Macron serait le retrait de l'appui prodigué par les États-Unis en Ukraine ; cet argument peut-être largement mis en défaut par les événements des derniers mois et la préparation à ce climat de guerre.

En effet dès le 4 décembre 2024, le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte parlait de «passer à un esprit de temps de guerre».

Dans le même ordre d'idée, le 11 décembre 2024, Andrius Kubilius, commissaire européen à la défense, réclamait 500 milliards d'euros pour l'effort de guerre. Il n'y a donc pas de surprise aux annonces de Macron. Tous les arguments développés par le Président de la République sont incompatibles avec une vision pacifiste de l'Europe.

En effet, on sait que la guerre n'est que source de guerre: proposer comme seule solution des perspectives bellicistes ne pourra que provoquer de nouveaux conflits. Aujourd'hui, ce climat de préparation à la guerre profite en premier aux industriels, l'entreprise Thalès est bénéficiaire d'un résultat de 1 milliard de bénéfices pour le premier semestre 2024 et ne propose que 2 % d'augmentation à ses salariés à qui il ne reste que les miettes. Les bénéfices de ces sociétés d'armement augmentent car comme d'habitude la guerre profite aux capitalistes des industries d'armement ; ainsi la Grande-Bretagne a commandé 5000 missiles de défense aérienne à Thalès pour fournir l’armée ukrainienne.

C'est un bel exemple des résultats de cette politique guerrière qui ne profite pas du tout aux citoyens, bien que la France se targue d'être le deuxième pays exportateur d'armes au monde. Ce chiffre et ces bénéfices ne tiennent pas du tout compte des malheurs qui se déroulent sous les bombes et des victimes civiles et militaires.

Alors que depuis un an les politiques nous assènent les mauvais résultats économiques français et le déficit croissant de la dette publique, le président Macron a promis d'augmenter les dépenses militaires de l'État sans toucher aux impôts. Cette annonce est également un très mauvais signe pour les Français puisqu'à impôt constant une part croissante du budget de l'État pour les armées impliquera une baisse drastique des services publics pour nos concitoyens ; ce parti pris, outre qu'il va profiter au gavage des capitalistes et patrons des industries d'armement, annonce des coupes budgétaires synonymes de stagnation du pouvoir d'achat des fonctionnaires, des retraités, et la continuation des politiques austéritaires dans des domaines comme la culture, la santé, l'éducation ; bref rien de bon pour les citoyens les plus précaires...

Sur un plan géopolitique, les envolés lyriques du président Macron contre la Russie, avec laquelle la France n'est toujours pas en guerre officiellement, sont également le signe d'une préparation de l'opinion à des conflits, y compris en Europe. On parle, en l'espèce, de pays dotés de l'arme atomique : aussi bien le Royaume-Uni, que la France ou la Russie, sans parler des bases militaires américaines en Europe. Cette escalade guerrière constitue donc une étape supplémentaire vers un conflit en Europe , conflit dont on peut craindre la gravité. Il semble que les options plus raisonnables et plus pacifiste de règlement des conflits soit complètement écartées. L’annonce du retrait d’ukraine des États-Unis aurait pu au contraire constituer le prétexte à l'organisation d'une conférence permettant la mise en place d'une sécurité et d'une coopération en Europe incluant la Russie ainsi que cela avait été pratiqué en 1975 lors de la conférence d'Helsinki. La confrontation guerrière n'est jamais la solution. L'aspiration des Européens à la paix est réelle ; il eut été sage de dialoguer et mettre en place des mécanismes de coopération à l'échelle de l'Europe. Si la situation n'était pas aussi grâve, elle prêterait presque à rire puisque ces rodomontades font pâle figure par rapport au danger climatique dont la survenance est bien réelle et dont les effets se font déjà sentir pour des centaines de milliers de nos concitoyens. Bizarrement le plan climat du gouvernement a fait l'objet de moins de solennité dans son annonce ainsi que de dépenses pour sa mise en œuvre. Question de priorité...

notre devoir

La situation est grave mais il ne faut pas baisser les bras, c'est justement parce qu'elle est grave que nos efforts doivent être engagé de manière vigoureuse vers une seule voie, celle de la paix.

Les situations traversées par les peuples d'Europe au 20e siècle ont montré le pire de ce que peut vivre l'Humanité. Malgré tout, à chaque période, des mouvements, des hommes et des femmes se sont levés contre la guerre, parfois en petits nombre comme en 1914-1918. Dans un contexte difficile où l'idéologie réactionnaire et fasciste pousse à la guerre et met en œuvre des politiques d'embrigadement de la population et de la jeunesse en particulier (service national universel par exemple), notre lutte doit se concentrer sur les moyens de proposer autre chose et ce de manière positive: refuser la guerre, oui, mais pour proposer une société et un monde dans lequel les conflits se régleront de manière pacifique, et où les peuples auront à subir non la loi du marché mais la culture de paix. Il nous faut donc nous réunir et nous souder pour mener cette lutte.

Compte tenu que nous proposons la coopération entre les États et les peuples d'Europe il n'est pas admissible de ne pas chercher l'Union à la base et les partenariats pour créer des conditions de renverser la table pour mener cette contre-bataille idéologique.

Ayons le pacifisme joyeux. Il ne faut surtout pas baisser les bras et tomber dans le pessimisme, l'heure est à l'affirmation des principes de paix et à la conviction du plus grand nombre. Il n'y a pas de fatalité à la culture de guerre et à la guerre ; par contre, il y a un net intérêt à promouvoir la paix et à promouvoir une société plus égalitaire. Localement les actions doivent être menées et engager au plus vite pour combattre l'idéologie militariste et battre en brèche les politiques austéritaires. Nous sommes capables d'y arriver.

Publié dans 1erMai

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