conférence de presse du collectif corrézien contre le Service National Universel
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Le 22 septembre, le collectif corrézien contre le Service National Universel a organisé sa conférence de presse de rentrée ; il y a présenté son tract contre le SNU.
Alors que le 19 septembre , Prisca Thévenot, secrétaire d'Etat en charge de la jeunesse, contredit ses précédents propos du 4 août et évoquait une obligation généralisée du Service National Universel.
Les membres du collectif ont pu rappeler la raison d'être du collectif et expliquer leur opposition au Service National Universel : « Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent. Mais c’est déjà le cas ! Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc.
Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager ! Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée ? Non au SNU ! Abrogation du SNU ! »
Conférence de presse SNU
Intervention Jeunesse
22 septembre
Bonjour à tous et à toutes,
Nous, jeunes de Corrèze, nous nous battons pour avoir un avenir meilleur dans une société plus juste et plus respectueuse de l'environnement !
Nous, jeunes de Corrèze, nous nous mobilisons à travers différentes organisations sur bien des combats et des luttes pour plus de justice et de solidarité !
Nous, jeunes de Corrèze, nous voulons nous faire entendre et nous essayons par tous les moyens possibles : tractage, affichages, débat, conférence, marche, manifestations ou encore blocage de lycées!
Mais nous n’exigeons qu’une seule chose : que nous soyons entendus et compris !!!
C'est pourquoi aujourd'hui nous répondons à l'appel du mouvement de la paix et nous participons à cette conférence de presse pour nous prononcer contre le SNU !!
En effet, le sujet du SNU obligatoire est revenu sur la table pas plus tard que mardi lorsque Prisca Thévenot, secrétaire d’État chargée de la jeunesse a annoncé vouloir que « ce service national universel devienne un passage républicain pour toute une génération ».
En 2022 le SNU accueillait déjà 32 000 jeunes volontaires âgés de 15 à 17 ans. La génération dont parle Prisca Thévenot est donc la notre!
En 3 ans et demi de mise en place, ce service national universel soulève déjà de gros questionnements, notamment sur le rôle de l’armée dans l’éducation. Parce que c’est cela le SNU, un séjour de 12 jours où des lycéens et des lycéennes sont entièrement remis à l’autorité militaire et, bien malheureusement, aux problèmes qui vont avec. Car le travail d’un militaire n’est pas d’encadrer des jeunes et encore moins de devoir leur inculquer des valeurs qui devraient l’être par l’école publique.
De ce fait, propos racistes, punitions collectives, humiliations harcèlement et agressions sexuelles, font régulièrement le sujet d’enquêtes comme celle réalisée par l’hebdomadaire Politis en avril 2023 dénoçant les comportements problématiques d’un commandant et d’un lieutenant colonel lors d’un de ces stages de cohésion, ou encore celle conduite par le journal Marianne, 15 jours plus tard, où il est cette fois question « d’agression sexuelle aggravée » sur une mineure.
Sachant que que le personnel de l’armée a tendance à voter deux fois plus que la moyenne de la population pour l’extrême droite (selon le Monde) est-ce vraiment sous son autorité qu’il faut envoyer les jeunes, pendant deux semaines, tout en nous faisant croire qu’il s’agit d’un séjour favorisant la mixité sociale et l’engagement ? D’autant plus que je crois que personne ne peut donner de leçon à notre génération en matière d’engagement, nous sommes celles et ceux qui nous mobilisons le plus pour notre avenir et pour le leur. L’apprentissage de l’ordre et du respect de la hiérarchie ce n’est en rien se forger un esprit critique, au contraire. Mais alors, au travers des levées de drapeaux, des uniformes, et des présentations des métiers de la guerre, quel est vraiment l’objectif du gouvernement ?
Le gouvernement justement, nous vend donc ce SNU comme vecteur d'émancipation, d'intégration, d'engagement, et de mixité sociale. Mais n'existe -t-il pas déjà un lieu qui doit exercer ces fonctions là ?
N'existe -t-il pas déjà une institution qui est censée se charger de notre éducation et donc de notre émancipation ?
Et bien si désolée de vous le rappeler monsieur le président mais l'école est là pour ça !
C'est elle qui doit jouer ce rôle, elle doit être complètement réformée et ce que nous vous demandons !
Nous ne vous demandons pas un nouveau service militaire !
Nous ne voulons pas non plus d'un SNU tel qu'il est dans l'état actuel, ce stage de cohésion de 12 jours ne doit pas être obligatoire !
Nous pourrions revenir à un snu sur base de volontariat. Mais est-ce vraiment la priorité du moment ? Pourquoi s'occuper de ce sujet maintenant ?
Est ce que la question du manque de moyen pour les enseignants, le manque de considération, l'augmentation des salaires pour tous les enseignants, la dérive vers l'école privée, la détérioration des bâtiments, les sous effectifs,les classes surchargées, l'échec scolaire, le manque de profs, ne sont pas des sujets plus urgent à traiter que ce lamentable service national universel.
Nous sommes donc convaincus que le gouvernement cherche à éviter les sujets compliqués et cherche plutôt à endoctriner et à militariser la jeunesse! Cette opération de soumission de la jeunesse va avoir des dépenses considérables 6 milliards €/an, selon un
rapport sénatorial de 2017. Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires.
C'est notre génération qui subit aujourd'hui les conséquences de cette politique réactionnaire!! Alors non au snu! Des moyens pour l'éducation!