APPEL POUR UNE EUROPE SANS ARMES NUCLEAIRES

il existe sur la planète des Zones Exemptes d'Armes Nucléaires (ZEAN, en anglais NWFZ Nuclear Weapons Free Zones).
Le Bureau International de la Paix (BIP) est à l'initiative d'un
afin qu'à son tour, l'Europe soit débarrassée des bombes atomiques qui y sont stockées par les puissances nucléaires. Le Traité d'Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) va bientôt entrer en vigueur, IL EST TEMPS D'AGIR POUR ELIMINER LES ARMES ATOMIQUES EN EUROPE !
QUI VIENT D'ETRE LANCE 75 ANS APRES HIROSHIMA ET NAGASAKI !
Lien pour signer l'appel: https://www.
À l’occasion de la 75e commémoration des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, nous, les signataires, joignons nos voix à celles des survivants et appelons nos concitoyens, les politiciens et les gouvernements à faire de l’Europe, de toute urgence, une zone exempte d’armes nucléaires.
Nous appelons les gouvernements européens à:
- mettre fin à la modernisation de toutes les armes nucléaires.
- mettre fin au partage nucléaire.
- signer et ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).
texte de l'appel :
Nous entrons dans une nouvelle décade qui semble encore plus dangereuse qu’il y a 40 ans. En janvier 2020, le Bulletin des Scientifiques Atomistes a avancé l’ « horloge de l’Apocalypse » – qui mesure la probabilité d’une catastrophe mondiale d’origine humaine – à cent secondes avant minuit, plus près qu’elle ne l’a jamais été depuis 1950, en raison des menaces imminentes de guerre nucléaire et catastrophe climatique.
Aujourd’hui, 75 ans après la dévastation d’Hiroshima et de Nagasaki par des armes nucléaires larguées sur des cibles humaines, les traités de maîtrise des armements ne sont plus respectés et les gouvernements des 9 pays nucléaires ont recommencé à moderniser et développer les arsenaux nucléaires. Les nouvelles technologies de lancement et de mise à feu réduisent l’intervention humaine et raccourcissent le temps disponible pour éviter la catastrophe, les probabilités d’un accident ou d’une erreur augmentent considérablement.
Le monde est à la croisée des chemins et l’Europe doit faire un choix stratégique: rester dans la course aux armements ou faire preuve de leadership mondial en promouvant une approche pacifique de la sécurité mondiale commune.
La crise sanitaire du COVID-19 et la récession qui suit nous enseignent ce que nous devons mettre en œuvre pour surmonter les menaces existentielles du 21e siècle : les pandémies, la guerre nucléaire et le réchauffement climatique. En outre, des études récentes montrent que l’augmentation des dépenses militaires exerce une forte pression sur les investissements dans les infrastructures sociales, y compris la santé, et que les exercices et opérations militaires qui se multiplient génèrent d’importantes émissions de carbone, contribuant ainsi à la catastrophe à plus d’un titre. Ces trois menaces résultent de forces de la nature rendues dangereuses par les découvertes de l’intelligence humaine et les trois peuvent être résolues par l’intelligence humaine et la bonne gouvernance. Parmi celles-ci, la guerre nucléaire est peut-être la menace la moins visible. Cependant, c’est celle qui est le plus susceptible d’avoir un impact immédiat et dévastateur.
Au cours des années 80, une puissante mobilisation avec le réseau du Désarmement Nucléaire en Europe (END) décider à empêcher une guerre nucléaire même «limitée» en Europe a réussi à générer la pression nécessaire. Des manifestations de masse contre le stationnement d’armes nucléaires à courte et moyenne portée (Missiles de croisière SS20 et Pershing 2) dans toute l’Europe ont forcé les présidents Gorbatchev et Reagan à signer le traité sur les forces nucléaires intermédiaires (INF) entre les États-Unis et la Russie en 1987. Ces missiles nucléaire et conventionnels avec des portées comprises entre 500 et 5500 km ont été supprimés du sol européen.
La destruction récente de ce Traité annonce la prolifération des armes nucléaires en Europe. Nous sommes confrontés à la modernisation et au lancement de nouvelles armes nucléaires sur le sol européen. L’Europe est en train de redevenir un champ de bataille nucléaire.
Le retrait plus global des États-Unis d’importants accords internationaux, la modernisation des arsenaux nucléaires mondiaux, la production de nouvelles armes nucléaires « à faible puissance » et « plus utilisables », la menace de reprise des essais nucléaires, le positionnement agressif des armes nucléaires et les systèmes de défense-attaque antimissiles, et les graves problèmes économiques et sociaux mondiaux causés par la pandémie de COVID-19, ont accru les tensions et la méfiance internationales et nous ont amenés à nouveau à ce moment où, selon les termes de l’appel européen original pour le désarmement nucléaire dans les années 80, «une troisième guerre mondiale n’est pas seulement possible, mais de plus en plus probable ». Cette fois cependant, la menace provient de l’affrontement militaire sur deux fronts – l’Europe et le Pacifique.
Le débat sur les dépenses militaires mondiales a récemment été souligné par le dernier rapport de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN). Ce rapport souligne que, en 2019, sur les 1900 milliards de dollars (1700 milliards d’euros) de dépenses militaires mondiales, 72,9 milliards de dollars (65,2 milliards d’euros) ont été consacrés aux armes nucléaires dans les neuf pays qui en possèdent. Le rapport calcule que cela représente 138 699 $ (124 065 €) dépensés à chaque minute. Les pays européens (Royaume-Uni, France, Russie) jouent un rôle très important dans les dépenses militaires consacrées aux armes nucléaires, tandis que la doctrine nucléaire des Etats-Unis (NPR) se révèle être la principale cause de cette nouvelle poussée des dépenses consacrées aux armes nucléaires et en général aux nouvelles dépenses militaires. Cet argent seraient bien plus utile dans les services publics, en particulier la santé et les soins ainsi que l’éducation, qui nécessitent tous deux des investissements supplémentaires substantiels à la suite de la pandémie de COVID-19.
Depuis des années, les Européens expriment leur désir de ne pas avoir d’armes nucléaires en demandant la suppression des armes nucléaires américaines détenues sous les auspices de l’OTAN et, plus récemment, en poussant leurs gouvernements à ratifier le Traité d’Interdiction des armes nucléaires. (TIAN)
Trop peu de gouvernements ont déjà répondu favorablement, mais à mesure que les coûts de leurs engagements nucléaires et du militarisme augmentent et que les économies luttent avec la pression sociale et politique de la pandémie, ces appels ne peuvent plus être ignorés. Des générations se sont habituées à vivre dans l’ombre de la guerre nucléaire, mais l’inquiétude et la prise de conscience augmentent à nouveau – en particulier chez les jeunes.
Le développement récent dans les pays européens qui abritant des armes nucléaires américaines (Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Italie) de remise en question de la politique du «parapluie nucléaire» américain est un signe d’espoir pour une Europe exempte d’armes nucléaires. De même, nous saluons la voix grandissante des organisations médicales, environnementales et humanitaires et des groupes confessionnels du monde entier à se joindre au mouvement pour un Traité d’interdiction armes des nucléaire. Nous appelons à une transition juste pour les travailleurs engagés dans l’industrie des armes nucléaires afin de garantir que leurs moyens de subsistance et leurs compétences soient protégés.
La solution est entre nos mains. 40 ans après le premier appel européen au désarmement nucléaire, nous devons agir ensemble pour libérer tout le territoire de l’Europe des armes nucléaires, des bases aériennes et sous-marines, et de toutes les institutions engagées dans la recherche ou la fabrication d’armes nucléaires, encore une fois, avec un plan de transition juste pour les travailleurs impliqués dans ces activités.
Davantage de gouvernements européens peuvent, comme l’Autriche, s’engager dans ce sens en ratifiant le TIAN et en demandant aux États-Unis de retirer toutes les armes nucléaires du territoire européen et d’engager des négociations significatives sur un nouveau Traité inclusif de réduction des armes stratégiques (START) comme une étape nécessaire vers la reprise de négociations efficaces sur le désarmement général et complet.
Chaque gouvernement européen a ratifié le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)et devrait donc prendre des mesures en vue de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Europe.
Nous devons travailler ensemble en tenant compte du fait que toutes les vies sur la planète sont imbriquées, repenser ce que nous entendons par sécurité et défense et développer les concepts de «sécurité commune». Nous devons mieux nous comprendre – ne pas semer la méfiance et le blâme. Comme l’a indiqué la Commission indépendante d’Olof Palme sur les questions de désarmement et de sécurité (ICDSI), une guerre nucléaire ne pourrait jamais être gagnée. Une Europe exempte d’armes nucléaires serait l’étape la plus importante vers une transition fondée sur une sécurité civile et partagée, abandonnant la voie d’une militarisation continue. La sécurité civile, la sécurité partagée, signifie l’adoption de modes de vie appropriés et la révision des relations commerciales et économiques mondiales en relations durables et socialement justes, comme décrites dans les objectifs de développement durable des Nations Unies.
Alors que les tensions nucléaires augmentent, nous appelons tous les citoyens à s’organiser contre notre éventuelle extinction et à lutter pour une Europe juste, verte et pacifique, exempte d’armes nucléaires, la sécurité de tous étant assurée par d’autres moyens. La situation est urgente. Alors que nous sortons de la pandémie, nous devons créer une pression décisive pour le changement. Alors que les risques de confrontation nucléaire se propagent depuis l’Europe, via la Russie, le Moyen-Orient, la Chine et la péninsule coréenne, l’Europe devrait prendre position.
Nous lançons un appel à tous, en Europe, de toutes confessions et convictions, à réfléchir d’urgence aux moyens de travailler ensemble pour atteindre ces objectifs communs. Comme précédemment, nous envisageons une campagne à l’échelle européenne, dans laquelle tous les types d’échanges auront lieu; dans lequel des représentants de différentes nations et opinions se concertent et coordonnent leurs activités; et où des échanges moins formels – entre universités, groupes confessionnels, organisations féminines, syndicats, organisations de jeunesse, militants écologistes, groupes professionnels et particuliers – ont lieu pour promouvoir un objet commun: libérer toute l’Europe des armes nucléaires.
L’Europe doit devenir une zone exempte d’armes nucléaires.